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Quand les légendes du jazz étaient en live à Las Vegas

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Casino, crowners, rat packs, on a tous encore en tête un certain âge d’or de Vegas. Celui où les casinos commençaient à sortir de terre comme des champignons. Ce Vegas-là a vu naitre les légendes de Sinatra, de Dean Martin, de Sammy Davis Junior… La ville lumière faisait alors les fortunes de la Cosa Nostra, et d’un autre côté, affluaient aussi les fils d’immigrés italiens arrivés aux USA au début du siècle, avec leurs artistes, leurs chanteurs et réalisateurs. Ce Vegas était aussi celui des grandes années de divertissement : un véritable eldorado pour les musiciens et les chanteurs de Jazz.

Chaque recoin de Vegas entonnait le jazz

Il fut un temps où la ville du pêché grouillait de monde, de passionnés pour la musique jazz. Sa réputation de divertissement et de centre névralgique était telle que les plus grands musiciens et artistes de jazz s’y donnaient constamment rendez-vous. Cette époque a bel et bien existé et il en reste des témoins comme Jimmy Mulidore qui a vécu, en 1957, ce véritable âge d’or pour les musiciens qu’était le Vegas de la fin des années 50.

Brillant élève, Mulidore s’est baigné très tôt dans le jazz, en jouant au saxophone et à la clarinette dès l’âge de 10 ans. Ses études dans la musique lui ont permis de fréquenter des clubs de jazz à Cleveland et d’intégrer l’orchestre de l’Ohio State University, avant d’atterrir à Las Vegas avec son ami bassiste Scotty LaFaro. Hélas, LaFaro ayant perdu la vie dans un accident de voiture, Mulidore dut continuer l’aventure tout seul.

Peu après, le succès ne s’est fait pas attendre pour le jeune artiste talentueux d’Ohio. Le jazz avait le vent en poupe dans la ville lumière et les meilleurs musiciens du genre y ont été vivement sollicités pour faire le show. Le jazz était alors partout, dans les salles d’exposition, les salons, les clubs du Strip… Il y avait même un endroit où tous les joueurs de jazz trainaient, le Black Magic à Tropicana et Paradise. Le Jazz n’était pas, alors, qu’une simple musique, il était, à lui tout seul, l’air du temps.

Tout le monde se bousculait pour voir Sinatra

Count Basie, Harry James, Duke Ellington, Benny Goodman, Artie Shaw… toutes les légendes du jazz sont passées à Vegas. Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald y sont même devenues des abonnées. Mais ce qui a marqué l’histoire de la ville de la tentation, c’est l’arrivée de Frank Sinatra.

Mulidore venait d’arriver en ville. Grâce à son talent inné dans la musique jazz, il a pu jouer dans le spectacle avec le tromboniste influent Carl Fontana. Le saxophoniste Jerry Dodgion, qui était présent, a voulu emmener le jeune d’Ohio jouer pour le vibraphoniste Red Norvo. Une chance pour Mulidore, Dodgion était parti à l’armée et la place vacante lui est revenu de droit. C’est là qu’a commencé la véritable carrière du gamin d’Ohio en jouant son premier concert, qui plus est en compagnie du grand Frank Sinatra ! Il a joué par la suite, et pendant plusieurs années, pour le Rat Pack aux Sands, un groupe dont Sinatra était le leader. Tout le monde, même les non-initiés, se bousculait pour voir Sinatra.

Mulidore à la tête de Vegas

Sinatra ayant eu un violent accrochage avec le directeur du casino Carl Cohen, il a été obligé de déménager au Caesars Palace, prenant Mulidore au dépourvu. Mais le jeune prodige d’Ohio, désormais connu dans le secteur, avait déjà acquis suffisamment d’expérience pour voguer seul. Il devint ainsi en 1969 le directeur du Nouvel International, devenu plus tard le Las Vegas Hilton. Dans ces années là, Mulidore a dirigé des concerts live avec les plus grands noms de l’industrie du jazz, dont notamment Liberace, Ann-Margret, Paul Anka, Bobby Darin, Natalie Cole, Olivia Newton-John, Raquel Welch et Louis Armstrong. Ce dernier s’étant donné en spectacle avec Pearl Baily en 1971.

Ce fut une époque glorieuse pour le jazzman alors à la tête d’un orchestre de plus de 100 musiciens. Cependant, à partir de l’année 1989, le jazz perdit peu à peu de sa splendeur, les musiciens étant délaissés au profit de la musique enregistrée. Une page se tournait mais il reste encore des musiciens comme Mulidore pour témoigner du temps où Vegas et ses casinos vibraient au son des complice du rat pack et de leurs facéties, quand la ville du jeux s’était emmouraché du Jazz.

Quand les légendes du jazz étaient en live à Las Vegas

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