Parler de l’histoire du jazz, c’est parler de la seule et unique forme d’art originale produite par les Etats-Unis d’Amérique. Le paradoxe est que cette forme d’art se développe sur le fond d’un fait historique dramatique, l’esclavage. L’Europe a pratiqué l’esclavage à partir de l’Afrique de l’Ouest vers les Etats-Unis et les Amériques en général pendant plusieurs siècles. Les esclaves ont contribué de façon importante à la fortune économique des USA, ainsi qu’à la naissance du jazz.
Les origines du Jazz
Le Jazz est une musique originale se développant dans le Sud des Etats-Unis dès le début du 20e siècle. Il s’agit d’une musique trouvant ses racines dans des formes musicales préexistantes. Il y a, par exemple, les formes vocales comme la musique sacrée pratiquée par les anciens esclaves affranchis à partir de 1865 après la Guerre de Sécession. Cette musique sacrée est connue sous le nom de gospel ou negro spiritual. Son équivalent profane est le « work song », les chants de travail. Celui-ci est pratiqué pendant des siècles par les esclaves travaillant dans les champs.
Mais il y a également une autre forme vocale profane de laquelle le Jazz tire ses origines, le Blues. Ce style musical est produit par la communauté afro-américaine, surtout après l’abolition de l’esclavage. En général, le blues est plutôt une forme musicale solitaire, c’est-à-dire qu’il n’y a normalement qu’un seul chanteur accompagné souvent par une guitare. Parmi les chanteurs illustres de blues, on peut citer William Christopher Handy, Bessie Smith, BB king, Memphis Slim ou encore John Lee Hooker.
La naissance du Jazz
C’est à la fin du 19e siècle qu’apparaissent, dans le quartier de la Nouvelle-Orléans, des orchestres de rue. À l’époque, ils étaient connus sous le nom de Brass Bands ou fanfare de rue. Ils comptaient, pour la plupart, des musiciens noirs se produisant durant des défilés, enterrements, bals ou réunions publiques. Ils utilisaient souvent des cuivres comme instruments tels que des trompettes, trombones et clarinettes. En accompagnement, il y avait une section rythmique comprenant des tambours en guise de batterie, ou des tubas en guise de basse.
Au début du 20e siècle, le terme Jass devient Jazz, mot désignant cette nouvelle forme de musique qui mélange l’esprit Blues et les syncopes du ragtime de Scott Joplin. Pour beaucoup, Charles Bolden dit « Buddy » est le père du jazz. Il a fusionné le blues rural, la musique sacrée noire, le ragtime et la musique de fanfare pour donner naissance au Jazz. Peu de temps après, Louis Armstrong, originaire de La Nouvelle-Orléans du quartier de Jane Alley, fait son apparition. Il apporte avec lui le « swing », un rythme caractéristique mettant le soliste au premier plan.
L’âge d’or du Jazz
En 1917, des jazzmen à l’instar de Louis Armstrong partent pour Chicago. C’est dans cette ville en pleine expansion avec un melting-pot spectaculaire que le jazz va muer. De nouveaux styles apparaissent, notamment avec le fameux boogie-woogie. La même année, Original Dixieland Jazz Band effectue le premier enregistrement de jazz.
Vers les années 1930, le jazz gagne davantage en notoriété dans les clubs de New York, surtout dans le Savoy Ballroom et le Cotton Club de Harlem. C’est dans ces établissement que Duke Ellington, Count Basie ou Glenne Miller font fureur aux États-Unis avec le swing. En même temps, en France, le Quintet du Hot Club de France se forme avec Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Ce groupe de jazz manouche contribue aussi au succès et à la popularité du jazz sur le sol européen. Dans les années 1940, de nouveaux styles font leur apparition (be-bop, cool jazz, hard bop, bossa nova, latin jazz, etc.). Ce n’est que plus tard, dans les années 1950, que le jazz funk fait en entrée dans le monde musical du jazz avec des légendes comme James Brown.